Histoire

Montady se trouve à 8 km de Béziers, sur la RD 11 « La Minervoise » reliant cette dernière à Carcassonne.

On voit apparaître le nom de « Montadino » dans le Livre Noir (1097) de l’évêché de Narbonne dont dépendait le château et « Montady » en 1771 sur les cartes de Cassini.

De loin, le voyageur repère facilement le village par sa Tour plantée au sommet du Pech comme un phare sur la route. Au soleil couchant, sa silhouette se détache nettement du ciel.

C’est tout ce qui reste du château du 12e siècle isolé sur le promontoire, avec quelques vestiges de remparts. Le village, incendié lui aussi en 1209, se trouvait à l’emplacement du cimetière actuel.

Montady est connu mondialement par son étang asséché au 13e siècle.

En forme de cercle, cet étang est sillonné par des étiers qui rayonnent en ligne droite vers un collecteur central, le Redondel : ce qui lui donne l’allure d’un gros soleil vu d’en haut.

Les eaux récoltées sont dirigées par un canal souterrain vers l’étang de Capestang en passant sous la colline d’Ensérune au Malpas.

Actuellement, Montady est un bourg de plus de 4000 habitants, résolument tourné vers l’avenir.

En quelques années, le village s’est doté d’un nouveau « cœur » au pied du Pech, plus facile d’accès pour les commerces et les administrations. L’urbanisation ne pouvant se faire vers le nord à cause du Pech ni vers le sud à cause de l’étang classé, les constructions ont jailli vers l’est grignotant peu à peu les vignobles mais donnant une nouvelle vie à Montady.

Son ancienne situation son nom

Le village de MONTADY à d’abord existé à 800 mètres au nord du village actuel, auprès de la seule petite source connue dans le pays.

Des défoncements,opérés en 1810 sur des terrains contigus au cimetière,dans un périmètre d’un kilomètre de long sur 500 mètres de large mirent à découvert des pans de

murs,de nombreux fondements d’anciens édifices,et,dans les espaces que renfermaient les murailles des restes de mosaïques. On trouva aussi des bassins et des conduites d’eau.

En 1850 dans un champ dit ROSSIGNOL était un réservoir en pierre qui recevait l’eau que pouvait fournir le vaste mamelon appelé encore aujourd’hui SÉBASTOPOL. L’eau ainsi captée courait par une petite conduite jusqu’au village. Le four banal était reconnaissable par la forme de ses ruines et l’abondance de cendres qu’elles renfermaient.

La situation du vieux bourg avait été bien choisie:un chemin public reliant BÉZIERS à TOULOUSE,petite voie romaine appelée «chemin du roi» le longeait. La colline sur le penchant et au bas de laquelle il était assis,appelée saint GÉNIES,le protégeait contre les vents dominant.

Le long de cette voie et dans une terre dite «champ du roi» il a été découvert en 1855, des ossements brulés dont la quantité indiquait de nombreuses sépultures serrées les unes contre les autres.

Des amas de cendres environné d’amphores de toute grandeur,de petits vases,de petites lampes à huiles,des monnaies et des médailles à l’effigie de CLAUDE et de GALBA très bien conservées furent trouvées sur ce lieu.Toutes ces découvertes laissent penser que ce lieu était habité depuis très longtemps et précédait le centre de population situé à 200 mètres en dessous et qui n’est autre que l’ancien MONTADY.

De longues lignes noires, à des distances de l’ampleur d’une maison, des briques et des pierres calcinées étaient visibles sur les cotés des talus et fossés lorsque ceux-ci étaient bien entretenu après des pluies sur le chemin de MONTADY à MAUREILHAN sembleraient indiquer que le vieux bourg à péri par le feu.

Le modeste bourg est tout ouvert et sans défense. Il n’est donc pas étonnant que les incendiaires de Saint-Nazaire à BÉZIERS passant par là aient incendié ce bourg que les habitants épouvantés par le traitement des habitants d’une grande ville voisine avaient abandonné. Les incendiaires ne pardonnaient surement pas à ce petit bourg d’appartenir au château situé en haut de son pic et dont le maitre est connu comme étant l’ami et le partisan de TRENCAVEL.

Le petit bout et le château ne furent pas les seuls à souffrir du passage des croisés en 1209. Le petit lieu de TESSAN avec son château ,à deux kilomètre de MONTADY sur la route de CARCASSONNE à proximité de l’actuel domaine du BOSC fut lui aussi rasé.

Le château de MONTADY

Le château situé à l’est de l’éperon rocheux qui domine le village actuel aurait été construit au XII°siècle bien que l’on ait prétendu que du IX° au XII° siècle les Sarrasins avaient fait de celui-ci un lieu de refuge.

Il dominait à cette époque un magnifique plan d’eau de plus de 500 ha puisque l’asséchement de l’étang n’avait pas encore était entrepris.

La tour quadrangulaire parfaitement orientée qui,seule et mutilée, occupe aujourd’hui l’extrémité du pic de MONTADY,était dans son beau temps au centre des constructions assez importantes,qui composaient le vieux castel.

L’extrémité du levant était protégée par une forte tour dont les pierres des

fondations ont été récupérées par les habitants de montady pour servir à la construction des maisons du village. Cette tour du reste était absolument nécessaire pour assurer les communications du château avec la basse enceinte. Cette plateforme prenait du Midi du château tout l’espace occupé aujourd’hui par les maisons et jardinets.

La porte principale en plein cintre se trouvait dans la partie nord du rempart donnant sous un porche intérieur ouvert aux 4 points cardinaux. Passé le porche voici la cour intérieure. Sur la droite une longue salle de 10 mètres de long,8 mètres de large suivie d’une plus grande soigneusement voutée prenant toute la façade occidentale flanquée de 2 tours .A gauche de la porte un arceau donne accès à une pièce de 8 à10 mètres de large et de 20 mètres de long qui va se raccorder à la grande tour.

Après avoir traversé la cour se trouve un grand parapet crénelé et au dessous la basse enceinte à 70 mètres environ au dessus de l’étang qui arrive jusqu’à la colline.

La partie habitée du château est composée de salles au rez de chaussée et au dessus la partie habitée par le seigneur. Par le premier étage on communique avec la tour. Cette tour de plus de 25 mètres de haut n’avait sur trois coté aucune ouverture. Seulement au midi,à la hauteur de la première voute une fenêtre romane,surmontée d’une plus petite qui éclaire la seconde voute. Il n’y a jamais eu d’escalier.
La plateforme était environnée d’un fort parapet en pierre de taille surmonté de rénaux.

Historique des propriétaires du château de MONTADY

1114 RAIMOND Pierre. Il figure comme témoin dans un accord entre le vicomte de BÉZIERS: BERNARD Aton et LOUP de BÉZIERS.

1134 HUMBERT. Il figure comme témoin concernant la vicomté de NARBONNE et de CARCASSONNE.

1154 GUILLAUME de MONTPELLIER

1194 BERNARD PONS. signe l’acte authentique par lequel Raimond Roger II vicomte de BÉZIERS
confère la tutelle de son fils Roger III à BERTRAND de SAISSAC.

1210 Le sire de MONTADY est violemment dépossédé de son titre et de son domaine qui est réuni au domaine royal

1220 IMBERT trône au château de MONTADY comme seigneur engagiste.

1226 PIERRE DE MONTADY fils du précèdent et IMBERT de CABRIERES,fils d’autre IMBERT, seigneur de CAUSSIGNOJOULS et CABRAIROLES et mari de noble MARGUERITE de MONTADY,sœur du seigneur PIERRE, partagent la maison et le château de MONTADY jusqu’en 1226.

A partir de 1226, la seigneurie de MONTADY reste dans la famille des CABRIERES.

1600 les CABRIERES ne figurent plus comme co-seigneur de MONTADY: le domaine est retombé dans les mains du Roi.

1640 Le 1 avril vente est faite par les commissaires, députés du Roi, de son domaine la seigneurie de Montady en faveur de Jacques TREBES avocat au parlement,pour la somme de 680 livres.

1640 Le 26 mai nouvelle vente en faveur du sieur TREGON de la RICARDELLE. Le sieur de la RICARDELLE posséda la seigneurie de MONTADY jusqu’en 1660.

1660 le 19 septembre le sieur de la RICARDELLE vend son fief à la communauté du dit lieu de MONTADY au prix de 1200 livres.

1661 vente du château le 2 avril au chapitre de SAINT-NAZAIRE de BEZIERS de la seigneurie pour la somme de 1400 livres.

1792 le château et le domaine sont vendus comme bien d’église et la tour fut vendue comme bien communal

1792 le chapitre,seul maitre du château, est dépossédé, et le seigneur de LEVAS et baron de CARLENCAS,ou autrement monsieur de JESSE propriétaire du BOUSQUET, achète le vieux château qui n’en avait que le nom,et le domaine, dont il cède une partie à M AUDIBERT.

1830 Mr LATAPIE de MAUREILHAN acheta ce que Mr de JESSE avait gardé pour lui du château.

1846 les enfants de Mr LATAPIE vendirent le domaine et le vieux château fut totalement démoli.

Recherches et rédaction par M. GALIBERT Christian.